sommaire

préface
synthèse
armateurs français
les ports
construction et réparation navales
industries parapétrolière et paragazière offshore
nautisme et plaisance
pêche et produits de la mer
action de l’État en mer
organismes de formation
recherche scientifique maritime
et last but not least
the French maritime cluster in the emerging European maritime cluster
 
dix fleurons maritimes 2005
 
les lignes et les affrètements industriels
la construction de navires de haute technologie
le pétrole et le gaz offshore
l’industrie nautique
la Marine nationale
la recherche océanographique
l’assurance maritime
les financements maritimes
le courtage maritime
la classification

 



 
 
annuaire des principaux acteurs du cluster maritime français
 

Photo de couverture : Chantiers de l’Atlantique - Citation de couverture : Suite française in revue Esprit

Institut Français de la Mer (IFM) 47, rue de Monceau - 75008 Paris
Tél : 01 53 89 52 08 - http://ifmer.org



le cluster maritime français

Il y a un an nous indiquions, en introduction de la première édition du « Cluster maritime français » :
« …Il s’agit d’avoir une approche globale du secteur, de l’apprécier dans toutes ses composantes, et de le mesurer aux autres secteurs nationaux et à ses homologues étrangers… »
« …Il constitue un moyen efficace pour situer la France dans le monde maritime... Instrument conçu par les Anglo-saxons il se révèle donc être un véritable moyen d’action, dont la France a besoin pour apprécier l’ampleur et les enjeux de sa puissance maritime… »
« …La France est un pays maritime qui a des difficultés à se reconnaître comme tel... Le cluster maritime permet de corriger les idées fausses qui sous-tendent volontiers les perspectives de déclin inéluctable régulièrement invoquées par ceux qui n’osent pas agir en faveur du monde de la mer… »
« …L’Institut Français de la Mer dont une vocation est de rassembler toutes les professions maritimes et de les promouvoir se devait donc de les mettre en valeur… »

L’année 2004 a confirmé, voire consacré cette approche, à différents niveaux :
- Le « Cluster 2004 » a eu en effet beaucoup plus de diffusion et d’audience que nous l’espérions.
- Moins ambitieux mais volontairement plus accessible et simplifié que la remarquable étude économique publiée tous les deux ans par l’IFREMER, il a été demandé par des responsables ou citoyens de toutes origines, dont beaucoup non engagés dans le maritime.
- Il a servi fréquemment pour illustrer et promouvoir l’importance du « fait maritime » en France, y compris vis-à-vis de certaines autorités. Même si l’on est encore loin du compte !
- Il a fait découvrir, de leur propre aveu, aux promoteurs des clusters européens amis et concurrents, que notre pays avait de forts atouts maritimes bien au-delà de la longueur de ses côtes (!). Ce qui n’est pas indifférent pour le jour lointain où les divers clusters nationaux, toujours un peu rivaux, œuvreront ensemble pour que la mer ait toute sa place en Europe.
- Son élaboration a fait réaliser que la France était dans les tout premiers mondiaux dans une dizaine de « métiers maritimes » de première importance.

Mais le plus important, peut-être, est qu’il a permis de commencer la longue marche menant à l’émergence de ces solidarités maritimes nationales qui existent chez beaucoup de nos voisins en Europe du Nord ou en Italie par exemple. Or, sur ce plan, les professionnels français ont toujours souffert de leur morcellement, chaque « métier maritime » restant volontiers isolé car trop ignorant - en tout cas inconscient - de ce qu’une action commune avec le ou les autres pourrait lui apporter, en particulier vis-à-vis d’un État encore aussi centralisé et culturellement « hexagonal » que le nôtre !

C’est ainsi, par exemple, que, sollicité par les organisateurs et par Infomer sur la base de ce Cluster, l’Institut Français de la Mer a coordonné une « première » tout à fait symbolique : le stand commun réalisé en décembre au salon Maritima des professionnels du maritime, sous la bannière « Économie maritime : le cluster français ». Chacun pouvait y côtoyer, de façon conviviale et ouverte, aussi bien les représentants de la pêche, que de la construction navale, des équipementiers, de la Marine nationale, des armateurs et naturellement de l’IFM. Initiative encore modeste, mais qui est plus que symbolique, et qui fut saluée par les membres du gouvernement venus inaugurer en priorité ce stand commun…

C’est ainsi aussi que pour la première fois la France maritime (représentée par l’IFM) a été invitée « en tant que cluster » par les autres clusters européens en 2004 à Rotterdam, et en 2005 au Forum des Industries maritimes de Brême.

C’est ainsi enfin que nous avons décidé, pour cette cuvée 2005, tout en gardant une présentation claire, d’élargir le champ des informations données au lecteur au fil :
- d’une synthèse « générale » complétée et affinée,
- d’une description des dix fleurons maritimes français mondiaux,
- enfin de premiers éléments de comparaison entre le cluster français et les clusters européens.

Notre ambition est que ce cluster éclaire les politiques et soit un outil au service de ceux qui se battent pour le monde maritime français !

Le Président de l’Institut Français de la Mer
Francis Vallat

Institut Français de la Mer (IFM) 47, rue de Monceau - 75008 Paris
Tél : 01 53 89 52 08 - http://ifmer.org



le cluster maritime français


L’importance de la mer
1) Pour l’économie :

- La population mondiale vit pour les deux tiers à moins de 80 kilomètres de la mer.
- Le poisson est devenu la première source de protéines animales, égalant le total de celle fournie par les productions de bétail et de volailles.
- Les fonds marins sont riches : ils offrent dans l’immédiat et à long terme des réponses en termes de matières premières, de sources d’énergie, de pharmacologie et d’alimentation.
- Le potentiel de découverte de nouvelles réserves d’hydrocarbures se trouve dans l’offshore, toujours plus loin des côtes et toujours plus profond.
- C’est en mer que l’énergie éolienne trouve les sites les plus adéquats.
- Les trois quarts du commerce mondial empruntent la voie maritime et la progression des échanges surclasse largement la croissance du produit intérieur brut mondial.
- La France dispose de 5 500 kilomètres de littoral et sa zone économique exclusive (DOM inclus) s’étend sur 955 000 km2 dont 400 000 km2 de plateau continental.
- Pour la France, cinquième puissance commerciale du monde, le transport maritime est un outil majeur de son commerce extérieur.

Part du transport maritime dans le commerce extérieur de la France



2) Pour l’environnement :

- Les mers recouvrent plus de 70 % de la surface du globe et jouent un rôle primordial dans les échanges atmosphériques et le climat.
- Un nouvel espace à explorer : seulement 20 % de la faune et la flore marines sont connus d’où l’importante de la recherche océanographique
- Le développement durable et une exploitation raisonnée des ressources (pêche, énergies, minéraux…) de l’océan sont une nécessité.
- Le transport maritime constitue le mode de transport qui porte le moins atteinte à l’environnement. Sa consommation en énergie et les dégradations qu’il occasionne sont considérablement plus faibles que celles des autres modes de transports notamment routiers.

Transports et environnement
Modes de transport
Route Rail Air Eau
Accidents 22,2 0,9 Nd 0
Bruit 12,7 4,7 16,5 0
Pollution atmosphérique 13 0,7 26,3 4,2
Changement climatique 10,6 1,1 50,5 1,9
Total 58,4 7,3 93,2 6,1

 



 

 

 

Pour 1 000 litres de bière transportées sur 1 000 km, l’émission de CO2 est de 6,9 kg pour un navire, contre 58 kg pour un camion !

 




L’importance du cluster maritime français
(synthèse des données)

oOo

Domaines d’activité Emplois directs Valeur de la production (milliards d’euros) « En deux mots… »
Flotte de commerce 20 000 6,6 100 millions de tonnes, 14 millions de passagers transportés par an
Ports 44 000 4,5 50 % du commerce extérieur (75 % hors UE)
Constructions navales et équipementiers marins 41 000 4,5 Un positionnement sur les navires complexes (paquebots, navires furtifs…)
Parapétrolier offshore 25 500 5,5 Exploitation des hydrocarbures jusqu’à 2 000 m de profondeur d’eau
Industrie nautique 50 000 3 93 000 bateaux de plaisance produits en 2003
Pêche et produits de la mer 55 000 5,7 5 600 bateaux (8 000 avec les DOM) / 800 000 tonnes
Action de l’État en mer 60 000 6 Du sauvetage en mer au porte-avions
Instituts de recherche 4 000 0,6 Des pôles aux grandes profondeurs
Organismes de formation 6 000 0,6 Préparer les hommes…
Autres activités 9 500 1,8 Le soutien des autres branches !
Totaux 315 000 35  


- Ainsi, le cluster des industries maritimes représente environ 1,5 % de la population active tandis que la production (hors comptes doubles, c’est-à-dire nette des échanges internes entre les secteurs du cluster) pèse entre 2 et 2,5 % du produit national brut.
- Bien sûr, étant donné la dispersion des données statistiques et la difficulté à tracer des frontières précises entre ce qui est « maritime », et ce qui ne l’est pas, ces chiffres sont des évaluations. Cependant, ce tableau s’en tient, de façon assez restrictive, aux emplois dépendants de façon quasi-exclusive de la mer. Ainsi, les activités du tourisme littoral qui pèsent à elles seules 20 milliards d’euros et 200 000 emplois, n’ont pas été intégrées au « cluster » ! De même, les activités portuaires à proprement parler ne tiennent pas compte des emplois indirects (comme ceux des zones industrielles portuaires) ou des emplois induits dans les commerces... S’il en avait été tenu compte, on aurait pu parler de 300 000 emplois liés aux ports ! Au total, on aurait alors un poids total du « maritime » de 5 à 10 % du produit national brut.
- Mais même en s’en tenant au cluster maritime à proprement parler, il est important de relever qu’environ la moitié de son activité est tournée vers l’exportation et que son importance relative pour le commerce extérieur est donc encore plus forte, la plaçant au niveau de l’automobile ou de l’aérospatiale et à trois fois celui de nos bons vins !